Après Le Court en dit long qu’organisait sur internet le Centre Wallonie-Bruxelles et le Champs-Elysées Film Festival dans sa dernière ligne droite, c’est au tour d’Annecy Animation et de Côté Court d’inventer une édition en ligne à défaut de pouvoir concrétiser cette année une édition physique en raison de la crise sanitaire. Pour la plus grande manifestation mondiale dédiée au cinéma d’animation, qui a différé des rétrospectives à l’an prochain, le pari était de maintenir une large vitrine de la production internationale contemporaine. C’est réussi avec la totalité des sélections de courts métrages et la majorité des longs métrages retenus qui seront disponibles de manière sécurisée. Et ce à travers une offre Festival accessible au grand public (pour 15 euros) et une offre Mifa à l’attention des professionnels (pour 110 euros) qui seront cette année privés des rives du lac d’Annecy. Au-delà des seules possibilités de visionnements, festival et marché multiplieront à distance des rendez-vous « live » (leçons de cinéma, conférences de presse, séances de pitching, Mifa Campus...). Pour la première fois depuis la création de Côté Court, le Ciné 104 à Pantin ne sera pas l’épicentre de la 29e édition du festival. Après avoir envisagé un report très incertain, la manifestation a elle aussi chois de basculer en ligne en se concentrant sur la création d’aujourd’hui à travers ses sélections compétitives (Fiction, Art vidéo, Prospective cinéma) mais aussi avec Ecrans libres et plusieurs panoramas. Pas moins de 132 films seront ainsi en accès libre, une possibilité négociée avec les ayant-droits de chaque titre retenu. Une éditorialisation est prévue, avec présentation des programmes et là aussi plusieurs rencontres en direct. D’autres initiatives entièrement digitalisées sont attendues dans la foulée, mises en place notamment par le Marché du Film cannois ou le Festival du court métrage de Grenoble porté par le Cinémathèque de la ville et qui, pour sa 43e édition, n’investira pas la place Saint-André pour ses fameuses séances en plein air. A noter également une proposition hybride et en trois temps du Festival La Rochelle Cinéma. D’une part, aux dates initialement prévues du festival, la programmation d’une sélection d’une quinzaine de films dont Mathieu Amalric sera le parrain sur le site de la Cinetek, d’autre part un hommage à Michel Piccoli, fidèle du festival, et une demi-douzaine d’avant-premières au cours de projections à La Coursive, et enfin à l’automne une série de rendez-vous à La Rochelle et dans des cinémas et festivals partenaires un peu partout en France. Autant d’expériences dont les résultats pourront être analysés et peut-être nourrir, au delà la crise actuelle, des projets de présence accrue en ligne de festivals redevenus physiques.
https://www.facebook.com/festivalscine/
https://twitter.com/festivalscine
AL/06/20