Plutôt que les nouvelles réalisations de Benoît Jacquot (Trois cœurs), Xavier Beauvois (La rançon de la gloire) et David Oelhoffen (Loin des hommes), c’est un quatrième titre français en compétition à Venise, Le Dernier coup de marteau d’Alix Delaporte, qui se retrouve au Palmarès de la 71e Mostra. Le second long métrage de la réalisatrice d’Angèle et Tony est récompensé pour son jeune comédien Romain Paul, prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune interprète. Très touchants, l’adolescent comme le film ont été salués par la critique internationale qui a multiplié les références élogieuses, des frères Dardenne au Jean-Pierre Léaud des 400 coups de Truffaut. Une autre production majoritairement française a été particulièrement remarquée et commentée, le Pasolini d’Abel Ferrara avec Willem Dafoe dans le rôle de l’icone italienne, un hommage au cinéaste et poète insoumis par un réalisateur américain étonnamment assagi.
Présidé par le compositeur français Alexandre Desplat, le jury de cette édition 2014 a récompensé du Lion d’or Roy Andersson pour son nouveau film aussi insolite que son titre : Un pigeon assis sur une branche, réfléchissant sur l’existence. On retrouve dans ce long métrage du réalisateur de Chanson du deuxième étage du toute la pate du suédois : maitrise formelle de sketchs successifs marqués par un humour noir particulièrement grinçant et toujours à la limite du désespoir. En ce sens, ce Lion d’or de la 71e Mostra est au diapason d’une sélection particulièrement sombre où le drame le disputait au mélo.
A noter que parmi les très nombreux titres français des autres sections vénitiennes on trouvait par exemple Near Death Experience du duo Delépine/Kervern, avec un Michel Houellebecq proprement stupéfiant, mais aussi l’étonnant Les nuits d’été, dans lequel Guillaume de Tonquédec interprète un notable de province de la fin des années 50 qui adore se travestir en femme, ou encore Mademoiselle, court métrage de Guillaume Gouix avec Céline Salette.
A noter que parallèlement aux projections du festival, le modeste marché de la Mostra se développait peu à peu en antichambre de l’ogre Toronto (où on retrouve de nombreux films dévoilés à Venise).
AL/09/14
Commentaires