Marquée par les adieux à la
réalisation de Miyazaki, dont le magnifique Le
vent se lève constitue un point final cohérent à une filmographie hors du
commun, la 70ème édition de la Mostra de Venise accordait cette
année une place plus réduite que de coutume aux films français. Pour sa
deuxième année sous la houlette d’Alberto Barbera depuis son retour à la tête
de la manifestation après un premier mandat (1999/2001) interrompu par
Berlusconi, le doyen des festivals de cinéma ne comprenait en effet qu’un seul
film français en compétition, La Jalousie
de Philippe Garrel.
Bien qu’absent du palmarès, le film a été joliment reçu sur
la Lagune, confirmant la côte d’amour du réalisateur et de son fils Louis en Italie,
notamment auprès de jeunes cinéphiles qui pour beaucoup les avaient découvert
avec
Les Amants Réguliers (Lion d’Argent
à Venise en 2005). Si Alberto Barbera, francophile et parfaitement francophone,
justifiait à l’hebdomadaire Le Film français cette modeste représentation transalpine
par le fait que les meilleures productions françaises étaient cette année à Cannes,
il n’en avait pas moins retenu quelques autres titres remarqués. C’était particulièrement
vrai, au sein de la section Orizzonti (plus ou moins l’équivalent d’Un certain
regard à Cannes), de
Je m’appelle Hmmm…
d’Agnès B. - qui signe là son premier long métrage - et d’
Eastern Boys de Robin Campillo qui a remporté le prix de cette
section parallèle. Neuf ans après
Les
Revenants (et deux ans après l’adaptation de ce premier long métrage en
série télé pour Arte), le second long métrage de ce complice de Laurent Cantet
a considérablement impressionné par sa peinture d’une jeunesse des pays de l’Est
livrée à elle-même aujourd’hui en France. Le film, dans lequel excellent
Dominique Rabourdin et plusieurs comédiens amateurs, devrait sortir l’an prochain
sous la bannière de Sophie Dulac Distribution. Hors compétition, la réception
de
La promesse de Patrice Leconte,
mélo en langue anglaise avec Alan Rickman, et d’
Amazonia 3D de Thierry Ragobert en clôture ont été plus anecdotiques. A noter tout de même au rayon découvertes,
La
Belle vie de Jean Denizot aux Giornati degli Autori (Venice Days). Comme chaque année, le
cinéma italien était lui en force à Venise où il a été couronné pour la
première fois depuis 15 ans du Lion d’Or, attribué à Sacro GRA. de Gianfranco Rosi,
documentaire explorant les marges du périphérique romain. Reste à espérer que
cette récompense symbolisera un regain d’intérêt pour le cinéma italien dont l’audience
est en chute libre dans les salles du pays depuis plusieurs mois. Notons pour
conclure d’indéniables nouveaux progrès dans la logistique de la Mostra et le développement
de son marché du film initié l’an dernier.
AL/09/13
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