Si Carnage de Roman Polanski, très bien reçu sur la Lagune, a longtemps fait figure de favori de la dernière Mostra avant que le Faust d’Alexandre Sokourov ne rafle finalement le Lion d’or, les autres nombreuses productions et coproductions françaises dévoilées à Venise ont reçu un accueil plus mitigé. C’est notamment le cas des deux autres films en compétition, Un été brulant de Philippe Garrel, d’autant plus attendu qu’après le Lion d’argent en 2005 pour Les Amants réguliers son nouveau film comptait l’italienne Monica Bellucci dans sa distribution, et Poulet aux prunes de Marjane Sartrapi et Vincent Paronnaud, dont on en attendait peut-être trop après l’effet de surprise de Persepolis. Comme l’an dernier avec Angèle et Tony d’Alix Delaporte, c’est du côté des sections parallèles que sont venues les bonnes surprises françaises, à commencer par Louise Wimmer de Cyril Mennegun, portrait de femme à la dérive qui a marqué les esprits.
Au final, la production française cette année à Venise était dense et variée mais en demi-teinte, à l’image peut-être d’une Mostra qui, après un excellent cru 2010, semblait marquer le pas faute de certitudes quant à son avenir sur fond de crise budgétaire et politique en Italie. Car si, en dépit du poids grandissant de Toronto, Marco Müller a réussi pour sa dernière année de mandat à concilier grands noms (Polanski, Cronenberg, Soderbergh, Sokourov Friedkin, Clooney,…), nombreux premiers films et fortes présences anglo-saxonnes et asiatiques, de nombreuses incertitudes demeurent quant à l’avenir de la doyenne des manifestations cinématographiques. C’est particulièrement criant du côté des infrastructures du Lido où le lifting bienvenu de l’historique palais du cinéma, joliment restauré dans l’esprit des années 30 qui l’ont vu naître, n’a pas suffi à occulter l’immense gâchis que constitue l’abandon du projet de nouveau palais après près de 40 millions d’euros de dépenses pour ses fondations jamais achevées.
AL/09/11
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